Type de texte | source |
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Titre | Dictionnaire portatif des faits et dits mémorables de l’histoire ancienne et moderne, tome 2 |
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Date de publication originale | 1768 |
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, art. « Apelle », p. 118-119
[[4:suit Apelle et peintre trop rapide]] Pour exprimer la rapidité des conquêtes d’Alexandre, il le peignit la foudre à la main ; et ce tableau fut trouvé si bien fait, qu’il fit dire que des deux Alexandres, celui de Philippe étoit invincible, et celui d’Apelle inimitable : cependant le sculpteur Lysippe censura l’idée de ce tableau, comme un excès de flatterie. [[4:suite : Apelle cheval]]
Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)
, art. « Apelle », p. 119
[[4:suit Apelle Alexandre au foudre]] Alexandre, examinant à Ephèse son portrait peint par Apelle, ne le loua pas autant que l’excellence de l’ouvrage le méritoit ; mais le cheval de ce prince, voyant le cheval peint, hennit aussi-tôt : « En vérité, Seigneur, dit Apelle, ce cheval paroît se connoître mieux que vous en peinture. » [[4:suite : Apelle et Protogène]]
Dans :Apelle, le Cheval(Lien)
, art. « Alexandre », p. 41
Il défendit, par un édit, qu’aucun autre peintre qu’Apelle ne le peignît, et qu’aucun autre sculpteur que Lisippe ne fondît sa statue en airain. Il croyoit que cela contribuoit en quelque chose à la gloire des princes. Il aimoit les arts ; et par cet édit, il en paroissoit être grand connoisseur. Nous verrons pourtant dans l’article d’Apelle, que sa connoissance étoit médiocre.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
, art. « Zeuxis », p. 571-572
Megabyse, seigneur persan, étant allé voir Zeuxis, commença à dire son sentiment sur la peinture et sur les tableaux, selon la coutume des grands qui jugent de tout sans rien sçavoir ; les écoliers de Zeuxis se mirent à rire de son impertinence : « Seigneur, lui dit Zeuxis, je vous conseille de laisser cette matiere ; avant que vous eussiez commencé à parler, ces enfans, éblouis de la magnificence de vos habits avoient du respect pour vous ; mais depuis que vous parlez, ils se moquent de vous. »
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
, art. « Apelle », p. 120-121
L’usage d’Apelle étoit d’exposer ses tableaux en public sur un échafaud, et de se tenir caché derriere, pour profiter des critiques que l’on en pourroit faire. Un cordonnier s’avisa un jour de critiquer la chaussure d’un de ses personnages : Apelle déféra à ses avis, et se corrigea ; mais le cordonnier, fier du succès de sa critique, voulut aussi gloser sur la jambe : « Doucement, lui dit Apelles, n’allez pas plus loin que la chaussure ; le reste n’est pas de votre compétence. » C’est l’origine du proverbe : Ne sutor ultra crepidam.
Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)
, art. « Apelle » , p. 118
Un peintre mal-habile se glorifioit de peindre très-promptement, et disoit, en montrant un tableau : « Je l’ai fait en un moment. » Apelle lui dit : « Tu n’as que faire de le dire ; on le voit bien. »
Dans :Apelle et le peintre trop rapide(Lien)
, art. « Apelle », p. 119
[[4:suit Apelle cheval]] Il fit exprès le voyage à Rhodes, pour voir Protogène, qui demeuroit dans cette ville. Il courut chez ce peintre, en sortant du vaisseau ; mais il ne le trouva pas, et vit dans son attelier un très-grand tableau qu’il peignoit actuellement. Une vieille esclave qui gardoit l’attelier, lui demanda qui il étoit pour le dire à Protogène : « Il l’apprendra de moi », lui dit-il ; et, prenant un pinceau, il traça une ligne très-déliée. Quand Protogène fut revenu, l’esclave lui dit ce qui s’étoit passé. Protogène examinant la ligne, s’écria : « Certainement Apelle est à Rhodes. Nul autre ne peut rien faire d’aussi parfait » ; et, sur le champ, il traça sur la ligne une second ligne plus déliée, et dit à l’esclave, si l’étranger revenoit, de la lui montrer, en lui disant : « Voilà celui que vous demandez. » Apelle revint ; et, rougissant de se voir surpassé, il fendit la seconde ligne d’une troisieme si mince, qu’il étoit impossible de la fendre par une quatrieme. Protogène l’ayant vu, s’avoue vaincu ; court au port, cherche son vainqueur, et l’amene avec joie dans sa maison. [[4:suite : Apelle grâce]]
Dans :Apelle et Protogène : le concours de la ligne(Lien)
, art. « Apelle », p. 119-120
[[4:suit Apelle et Protogène]] Après la mort de Protogène, Apelle fit un autre voyage à Rhodes, et vit le fameux tableau d’Ialise, que Protogène avoit été sept ans à peindre. Il en fut d’abord interdit d’admiration ; puis l’ayant encore examiné avec soin : « Le travail est grand, dit-il, et d’un excellent artiste ; mais la grace ne répond pas au travail. Si l’auteur avoit pu la lui donner, son ouvrage l’éleveroit aux cieux. »
Il y avoit de son temps plusieurs grands peintres dans la Gréce ; et comme il n’étoit jaloux des talens de qui que ce fût, il louoit volontiers les ouvrages de ces peintres ; il en faisoit même, avec plaisir, remarquer aux autres les beautés ; mais il ajoûtoit avec franchise, qu’il leur en manquoit une à tous ; celle que les Grecs appellent la charite, et dont un de nos poëtes a dit :
Et la grace plus belle encore que la beauté.
ce je ne sçais quoi sans qui la beauté n’est point belle, et que l’on sent et qu’on ne sçauroit définir, et sans laquelle l’éloquence et la poësie, ainsi que les autres arts n’atteignent jamais à leur but. [[4:suite : Apelle au banquet de Ptolémée]]
Dans :Apelle supérieur par la grâce(Lien)
, art. « Apelle », p. 120
[[4:suit Apelle au banquet de Ptolémée]] : Il avoit coutume de dire « que, par rapport à son art, il n’avoit rien en quoi Protogène ne lui fût égal ; que celui-ci même pouvoit le surpasser en quelques parties ; mais qu’il avoit du moins lui-même l’avantage dans un point, en ce que Protogène ne sçavoit pas lever la main de dessus ses tableaux. » Il avoit remarqué que, si ce grand peintre péchoit quelquefois, c’étoit par un excès de correction, et par cette exactitude que Quintilien a depuis appellée ingrate ; défaut essentiel, qui éteint nécessairement le feu du génie. [[4:suite Apelle et cordonnier]]
Dans :Apelle et la nimia diligentia(Lien)
, art. « Phidias », p. 541
PHIDIAS, le plus fameux sculpteur de la Grèce. Un auteur ancien nous a conservé la description de sa statue de Minerve, qui fut placée dans le temple de cette déesse, à Athènes. Elle étoit d’ivoire et d’or, Minerve paroissoit debout et vêtue d’une tunique qui lui descendoit jusqu’aux talons ; sur le devant de son Egide étoient la tête de Méduse et la Victoire ; elle tenoit une pique, et avoit à ses pieds son bouclier et un dragon : au milieu de son casque étoit représenté le sphynx, et aux deux côtés deux grifons. On doit juger de la grandeur de cette statue par la grandeur de la victoire qu’elle avoit sur son égide, qui étoit d’environ quatre coudées.
Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)
, art. « Pauson », p. 522
PAUSON, peintre, qui donna lieu, par sa pauvreté, à ce proverbe : Pausone mendicior : Plus gueux que Pauson.
Dans :Polygnote, Dionysos et Pauson : portraits pires, semblables, meilleurs(Lien)
, art. « Zeuxis », p. 721
Zeuxis et Parrhasius entrerent un jour en lice et se disputerent le prix. Zeuxis parut le premier avec son tableau, où il avoit peint des raisins. Les oiseaux y furent trompés, et s’approcherent pour les becqueter. Parrhasius vint ensuite ; il avoit peint sur son tableau un rideau. Zeuxis, fier du suffrage des oiseaux, lui dit : « Tirez votre rideau et voyons votre ouvrage » ; mais il fut bien surpris lorsqu’il s’apperçut que ce rideau étoit peint : il s’avoua vaincu, et trouva moins difficile de tromper des oiseaux que les yeux d’un peintre.
Ce fameux tableau des raisins trouva des critiques ; ces raisins étoient portés par un petit paysan : quelqu’un s’avisa de dire que si les raisins étoient bien peints, le petit paysan l’étoit fort mal, puisque les oiseaux n’en avoient point de peur. [[4:suite : Apelle et Alexandre]]
Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)